samedi 8 mai 2010

Zatôichi hatashi-jô (Yasuda Kimiyoshi, 1968)

Celui-ci n'est pas de Misumi, et pourtant il s'agit facilement un des meilleurs Ichi, même si souvent dédaigné par les aficionados au profit de ceux du maître sus-cité; un des plus classiques dans la forme et l'histoire mais un des rares qui soient vraiment homogènes niveau ambiance, et avec des personnages subtils (ce qui est loin d'être le cas des épisodes bankables et surtout bancals style Yojimbo vs Zatoichi, mal ficelés, caricaturaux) avec un Katsu plus finaud que jamais, multipliant les grimaces dont lui seul a le secret (ah, cette façon inimitable de mâchouiller son riz !) et les tours cocasses, privilégiant toujours la diplomatie aux démonstrations de force ; et s'achevant sur un ultime duel magnifique avec le ronin taciturne et élégant de service, d'autant plus magnifique qu'à l'issue personne n'est vaincu - peut-être le plus beau face-à-face de la saga (enfin dans ceux que je connais, c'est à dire les 14 épisodes qu'a laissé filtrer Wild side de part chez nous); l'intro nous montre un Ichi limite psychopathe, plus imprévisible qu'à l'accoutumée, car il n'hésite pas à couper deux malheureux filous qui lui ont juste fait une mauvaise blague (nombreux furent ceux qui se moquèrent de sa cécité avec infiniment + de cruauté et ne se virent répondre que par un sourire benêt, donc quand on connait un peu le lascar ça surprend), puis se révélant comme se sera de coutume dans les derniers épisodes plus complexe et fascinant que jamais, entre la farce et le tragique. Grand cru.

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