Low est lent. Low est chiant.
Low porte bien son nom.
Low est le gospel des gens fatigués, la messe des noctambules, le long soupir exténué des paresseux. La chanson du générique de fin pour une comédie sentimentale aux airs de navets intello qui s'est terminée par une rupture sauce "on reste amis, hein ?". Le moment soul des grands maigres, des frêles, des blafards, des peine-culs, de ceux qui ne veulent pas bouger le petit doigt pour trouver l'âme soeur et qui s'en rongent les doigts chaque jour que Dieu fait. Low est le blues pour ce con pathétique que tu es, un peu de beauté délavée pour lui, pour chaque moment où tu t'emmerdes sur ton fauteuil en gardant les yeux rivés plusieurs minutes sur chaque objet inintéressant dans la pièce. En pensant vaguement à une nana... Lisse ? Fade ? Si tu veux... Si ça t'arrange...
Sur celui-ci, émaillé de quelques soubresauts nerveux - hum hum - et remplit ras-la-gueule de morceaux pas si longs que ça et pourtant interminables et encore plus "j'aime sur le moment mais je me souviendrai plus de la moindre note une heure après" que du Tindersticks ou The Dears, il y a Amazing Grace, l'intro - pardon - LA intro. Une sorte de quintescence du morceau d'after, quand le Soleil commence à pointer sa gueule et que la tienne devient plus pâle que la Lune.
Si on s'est jamais fait vanner sur ses poches bouffies ou ses yeux rougis par la fatigue, on ne peut pas comprendre cet album, et encore moins ce groupe. Un disque de cernes, pour les creuser encore plus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire