...c'est les camarades.
Et celui-ci a des choses intéressantes à vous raconter, je crois.
En plus c'est une star du webzinat (dont il a gardé un tic, vous verrez à la fin de l'artic).
Il aime les Beatles, Final Fantasy VII et la musique de Final Fantasy VII, les vieux disques ringards qu'on met une aiguille dessus et qu'on est obligé de retourner quand on arrive au milieu (et qui sentent le vieux), cuisiner les pâtes aux tomates séchées & parmesan tout nu sous son tablier, les manger devant des clips de Die Antwoord, il n'aime pas entendre le mot " hype " et déteste la pochette du dernier Deftones. Et il a occasionnellement des goûts d'un goût exquis, comme prouvé ci-dessous.
Son baratin sur l'un des grands oeuvres de Big John pourrait presque être de moi (tant je suis fan d'oncle Carpy... et tant c'est bien écrit).
J'n'en dis pas plus et vous laisse prendre note, mes agneaux...
They Live (John Carpenter, 1988)
" Vraiment un film à l’ancienne, de la génération d’avant les films d’action de mon enfance 90’s (88), l’action est bien lente, la musique poisseuse, l’aspect général un peu série B (les habits des personnages sont d’une nullité qui rend le film juste top crédible dans sa dépiction de l’amérique des losers working class). L’idée du film est vraiment géniale (le coup des lunettes) mais là ou le spectateur moderne s’attend à un twist final avec explication freudienne à la clé (en fait, le héros avait des hallus ! ah ouais, super), ben non, il crève juste dans un ultime geste héroïque pour mettre la pine au monde Orwellien qu’est devenue l’amérique reaganienne. L’acteur, illustre inconnu comme tous les autres du film, se paie le luxe d’être un croisement entre MacGyver (mulet fresh fresh inclus) et Stalone, et authentique catcheur avec ça (ce qui donne lieu à la plus longue scène de street fighting one-to-one de l’histoire du cinéma) ! Totalement premier degré et bonnard, le genre d’acteur qui ferait passer Van Damme pour un homosexuel maniaco-depressif et Chuck Norris pour un dangereux hippie au jeu de jambe asiatophile plus que douteux… Sa foi en l’amérique relevant limite de l’ingénuité totale au début du film ne fait que rendre plus crédible son soudain pétage de cable, pour un scénario qui se barre totalement en couille, rappelant limite FF7 lors de la 2ème moitié du film (le QG des méchants en forme de Tour Shinra, le trip envahisseurs qui parasitent la terre, le héros blond mercenaire sans passé seul contre tous)… Le meilleur restant peut etre le côté benet américain totalement assumé, avec pas mal de répliques et scènes cultes quand le héros commence à mettre les lunettes (dont une scène de braquage de banque juste hilarante). On peut penser que Carpenter a pioché un peu chez Terminator, mais son film pousse nettement plus à la reflexion…
Chose troublante, dans les bonus du film, le Carpenter des années 2000 confesse être un capitaliste patenté, ce qui va clairement à l’encontre du message de son film, pourtant délivré sans ambiguité aucune… Il suffit de creuser un tout petit peu plus et de regarder le documentaire + long consacré au réalisateur pour comprendre : Carpenter explore le thème du Mal, il est donc logique qu’il kiffe Hollywood et le fric tout en les dénonçant clairement dans son cinema qui est un véritable cri pour réveiller la mentalité américaine, individualiste et lâche. Aujourd’hui, il semble avoir quelque peu renoncé, ce qu’il explique avec une franchise désarmante à peu près en ces termes : « à l’époque de They Live, j’étais en colère contre le patriotisme guerrier de Reagan, ma génération avait espéré mieux dans les années 60/70, on était idéalistes, on voulait changer le monde (par la musique)… Puis dans les 90’s, toute ma génération a lamentablement foiré, on a tous vendu nos idéaux et on est tous devenus de bons capitalistes, reniant notre passé. Mais moi je ne le renie pas. D’ailleurs, je pense que les jeunes devraient nous botter le cul fissa pour qu’on crève et qu’ils ne refassent pas toutes nos erreurs, qui nous ont amené à cette société qui n’a qu’une seule obsession qui la bouffe de l’intérieur ». Voilà en gros l’effet que m’a fait son interview. On sent le mec d’une lucidité à toute épreuve, y compris face à sa propre « lâcheté », et bien des cinéastes chers à notre intelligentsia européenne ferait bien d’en prendre de la graine, eux qui entretiennent le pseudo-mystère et le culte de la forme pour cacher leur absence cruelle de fond. Carpenter filme les humains en proie à la panique et face à la réalité dans toute son horreur, mais n’a pas besoin d’un pavillon cossu de bourgeois parisiens pour oser le montrer… Ce qu’il montre n’a jamais eu besoin d’être caché, c’est le courage pour le voir qui est difficile et rare.
Chose troublante, dans les bonus du film, le Carpenter des années 2000 confesse être un capitaliste patenté, ce qui va clairement à l’encontre du message de son film, pourtant délivré sans ambiguité aucune… Il suffit de creuser un tout petit peu plus et de regarder le documentaire + long consacré au réalisateur pour comprendre : Carpenter explore le thème du Mal, il est donc logique qu’il kiffe Hollywood et le fric tout en les dénonçant clairement dans son cinema qui est un véritable cri pour réveiller la mentalité américaine, individualiste et lâche. Aujourd’hui, il semble avoir quelque peu renoncé, ce qu’il explique avec une franchise désarmante à peu près en ces termes : « à l’époque de They Live, j’étais en colère contre le patriotisme guerrier de Reagan, ma génération avait espéré mieux dans les années 60/70, on était idéalistes, on voulait changer le monde (par la musique)… Puis dans les 90’s, toute ma génération a lamentablement foiré, on a tous vendu nos idéaux et on est tous devenus de bons capitalistes, reniant notre passé. Mais moi je ne le renie pas. D’ailleurs, je pense que les jeunes devraient nous botter le cul fissa pour qu’on crève et qu’ils ne refassent pas toutes nos erreurs, qui nous ont amené à cette société qui n’a qu’une seule obsession qui la bouffe de l’intérieur ». Voilà en gros l’effet que m’a fait son interview. On sent le mec d’une lucidité à toute épreuve, y compris face à sa propre « lâcheté », et bien des cinéastes chers à notre intelligentsia européenne ferait bien d’en prendre de la graine, eux qui entretiennent le pseudo-mystère et le culte de la forme pour cacher leur absence cruelle de fond. Carpenter filme les humains en proie à la panique et face à la réalité dans toute son horreur, mais n’a pas besoin d’un pavillon cossu de bourgeois parisiens pour oser le montrer… Ce qu’il montre n’a jamais eu besoin d’être caché, c’est le courage pour le voir qui est difficile et rare.
5/6 "
signé Dariev Stands
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