vendredi 22 juillet 2011

Monkey Shines (George A. Romero, 1988)



Romero, s'il a été capable de grandes choses à côté de ses films de macchab', c'est indéniablement vautré en 1988, lorsqu'il voulu mettre sur pied cette histoire de possession amoureuse bien particulière, malgré un boulot incontestable niveau dressage et une première demi-heure d'exposition réussie et touchante. L'aspect thriller n'a pas beaucoup de crédibilité, guère plus que le jeu des seconds rôles qui - en plus de tout un tas d'autres facteurs que je ne prendrai pas la peine d'énumérer - viennent démolir ce qui aurait pu être un excellent huit-clos paranoïaque, si Romero s'était contenté de se concentrer sur la relation entre le singe et son maître au lieu de vouloir greffer du superflu. Que le nom de Savini au générique ne vous trompe pas : aucune trace de gore ici, pas la plus petite goutte, et aucune scène vraiment dérangeante à l'exception des brèves accolades limite sexuelles entre le tétraplégique et son singe, où de l'ultime affrontement. Voulu sérieux et sombre, Monkey Shines est en réalité plus proche du burlesque involontaire, avec des scènes et des répliques théâtrales proprement à se pisser dessus (ou se cacher de honte) au fur et à mesure que le métrage s'enfonce dans le n'importe quoi (notamment celles où Jason Beghe insulte sa mère, surjouée par l'insupportable Joyce Van Patten, une actrice habituée aux séries US des années 70)... Plus il déroule plus le film se révèle très bancal, et inachevé, comme si Romero n'avait pas eu le temps d'aller jusqu'au bout de ses idées (on ressent notamment ça dans le truc de la télékinésie qui fait lorgner le film vers le fantastique, mais inutile au final, où dans le côté un peu "Re-Animator" des séquences de laboratoire avec l'excellent John Pankow en scientifique insomniaque shooté au sironimo), et tape très vite sur le système à force de tourner en rond autour de son gimmick schizo, jusqu'à la nausée. Quelques images marquantes, jusqu'à la fameuse scène de mise à mort du capucin (totalement fendarde), pour une série B mal fagotée au potentiel nanardesque conséquent, achevée menton au sol par un happy end foireux. Gâchis.


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