mercredi 30 juin 2010

Ce qui est bien quand on a la motivation d'un aveugle unijambiste en pleine canicule au pied du Mont St-Michel au sommet duquel il doit récupérer ses béquilles et son chien...



...c'est les camarades.

Et celui-ci a des choses intéressantes à vous raconter, je crois.
En plus c'est une star du webzinat (dont il a gardé un tic, vous verrez à la fin de l'artic).
Il aime les Beatles, Final Fantasy VII et la musique de Final Fantasy VII, les vieux disques ringards qu'on met une aiguille dessus et qu'on est obligé de retourner quand on arrive au milieu (et qui sentent le vieux), cuisiner les pâtes aux tomates séchées & parmesan tout nu sous son tablier, les manger devant des clips de Die Antwoord, il n'aime pas entendre le mot " hype " et déteste la pochette du dernier Deftones. Et il a occasionnellement des goûts d'un goût exquis, comme prouvé ci-dessous.
Son baratin sur l'un des grands oeuvres de Big John pourrait presque être de moi (tant je suis fan d'oncle Carpy... et tant c'est bien écrit).
J'n'en dis pas plus et vous laisse prendre note, mes agneaux...

They Live (John Carpenter, 1988)


" Vraiment un film à l’ancienne, de la génération d’avant les films d’action de mon enfance 90’s (88), l’action est bien lente, la musique poisseuse, l’aspect général un peu série B (les habits des personnages sont d’une nullité qui rend le film juste top crédible dans sa dépiction de l’amérique des losers working class). L’idée du film est vraiment géniale (le coup des lunettes) mais là ou le spectateur moderne s’attend à un twist final avec explication freudienne à la clé (en fait, le héros avait des hallus ! ah ouais, super), ben non, il crève juste dans un ultime geste héroïque pour mettre la pine au monde Orwellien qu’est devenue l’amérique reaganienne. L’acteur, illustre inconnu comme tous les autres du film, se paie le luxe d’être un croisement entre MacGyver (mulet fresh fresh inclus) et Stalone, et authentique catcheur avec ça (ce qui donne lieu à la plus longue scène de street fighting one-to-one de l’histoire du cinéma) ! Totalement premier degré et bonnard, le genre d’acteur qui ferait passer Van Damme pour un homosexuel maniaco-depressif et Chuck Norris pour un dangereux hippie au jeu de jambe asiatophile plus que douteux… Sa foi en l’amérique relevant limite de l’ingénuité totale au début du film ne fait que rendre plus crédible son soudain pétage de cable, pour un scénario qui se barre totalement en couille, rappelant limite FF7 lors de la 2ème moitié du film (le QG des méchants en forme de Tour Shinra, le trip envahisseurs qui parasitent la terre, le héros blond mercenaire sans passé seul contre tous)… Le meilleur restant peut etre le côté benet américain totalement assumé, avec pas mal de répliques et scènes cultes quand le héros commence à mettre les lunettes (dont une scène de braquage de banque juste hilarante). On peut penser que Carpenter a pioché un peu chez Terminator, mais son film pousse nettement plus à la reflexion…

Chose troublante, dans les bonus du film, le Carpenter des années 2000 confesse être un capitaliste patenté, ce qui va clairement à l’encontre du message de son film, pourtant délivré sans ambiguité aucune… Il suffit de creuser un tout petit peu plus et de regarder le documentaire + long consacré au réalisateur pour comprendre : Carpenter explore le thème du Mal, il est donc logique qu’il kiffe Hollywood et le fric tout en les dénonçant clairement dans son cinema qui est un véritable cri pour réveiller la mentalité américaine, individualiste et lâche. Aujourd’hui, il semble avoir quelque peu renoncé, ce qu’il explique avec une franchise désarmante à peu près en ces termes : « à l’époque de They Live, j’étais en colère contre le patriotisme guerrier de Reagan, ma génération avait espéré mieux dans les années 60/70, on était idéalistes, on voulait changer le monde (par la musique)… Puis dans les 90’s, toute ma génération a lamentablement foiré, on a tous vendu nos idéaux et on est tous devenus de bons capitalistes, reniant notre passé. Mais moi je ne le renie pas. D’ailleurs, je pense que les jeunes devraient nous botter le cul fissa pour qu’on crève et qu’ils ne refassent pas toutes nos erreurs, qui nous ont amené à cette société qui n’a qu’une seule obsession qui la bouffe de l’intérieur ». Voilà en gros l’effet que m’a fait son interview. On sent le mec d’une lucidité à toute épreuve, y compris face à sa propre « lâcheté », et bien des cinéastes chers à notre intelligentsia européenne ferait bien d’en prendre de la graine, eux qui entretiennent le pseudo-mystère et le culte de la forme pour cacher leur absence cruelle de fond. Carpenter filme les humains en proie à la panique et face à la réalité dans toute son horreur, mais n’a pas besoin d’un pavillon cossu de bourgeois parisiens pour oser le montrer… Ce qu’il montre n’a jamais eu besoin d’être caché, c’est le courage pour le voir qui est difficile et rare. 

5/6 "

signé Dariev Stands

vendredi 4 juin 2010

Stop This War (Damien, 1989)



Un nom qui renvoie évidemment à The Omen. Un chanteur qui se prend soit pour Halford soit pour Peter Hammill (un jour il faudra que j'écrive un bouquin sur les liens de sang entre l'oncle Peter et le commun des chanteurs heavy-metal). Un groupe qui fait du rip-off tubesque du Priest, comme pléthore entre 80 et 90, mais avec un petit plus émotionnel par endroits, pas mal de hargne, et comme toujours avec ce genre de seconds couteaux un peu plus inspirés que la moyenne, un passage vulgos un peu à part, ici un morceau à synthés bien abba-esque. Riffs bons, soli bons, refrains bons. De la bonne came, mon général.

Climax (Railway, 1987)



Tas d'impies.

Par le tranchant fatal de mon glaive je vous occis.


Par les échappements brûlants de ma Priest Mobile

Par le feu de son moteur chromé

La Punition

Métallique

MOTOCYCLISSIMIQUISSIME ahahahahahah



mardi 1 juin 2010

Crazy Nights (Tygers Of Pan Tang, 1982)

"Le rapport entre les Judas Priest et les Cars ? Reeeeeuh... Je sé pa moua maîtresse !... J'le jure ! Pardon Madame ? Ach, y a une bestiole qui s'est faufilée sous mon pull, excusez-moi ! Je crois que c'est une araignée, mais j'la vois pas ! Sale bête ! Pardon Madame ? La question, ah oui... Euuuh... attendez... ah, je crois que ça me revient !... Non non, je n'ai rien caché sous mon pull-over... bien sûr Madame ! Non, c'est un peu rigide à cause de l'amidon que ma maman met pour repasser les vêtem*PLAK* (bruit d'un vinyl 33T qui tombe à plat en claquant sur le lino lisse et froid d'une classe de collège londonienne en 1982)"



"Alors comme ça on dissimule des antisèches pendant ses interrogations orales, élève Raven, mmmmmmmh ?"

Sex & Drugs & Jesus Christ (Christian Death, 1989)

Exit toute considération encylcopédique, biblique ou objectivique : pourquoi Valor vaut mieux que Rozz ? Williams était une bonne poire, c'est vrai, et a eu le mérite de fonder un groupe gothique en faisant un jeu de mot absolument merdique avec le nom d'un célèbre couturier... mais les morts ont toujours tort, oserais-je même dire que les morts sont des pauv'mecs en général quand ce ne sont pas tout simplement des pauv'connes (disons le même haut et fort : "mort à ces enculés de morts !!!"), et la poire Williams était un punk un peu ténébreux au charisme légèrement fruité du moins au sein de son groupe volé par le méchant Valor, qui lui est tout de suite plus engageant pour l'amoureux des trucs bancals que je suis ; plutôt un genre de goth proclamé qui est en réalité plus que ça inside, une teigne fébrile, un frangin vocal d'Eugene Robinson, ou un genre de David Yow de cathédrale, bref un beau loser sensible totalement anti-crooner, car là où des Peter Steele et des Andy Eldritch suivront avec application et rigueur une ligne de chant bas perché lui ronronne et beugle comme rétamé, et avec en + de ça des paroles que seul un goth de son espèce peuvent oser souffler dans un micro sans sonner ironique : " in, to, a vertiginousabyss ", ah quel blaireau inquiétant mais hyper attendrissant, le Valounet... smack. Pour faire + que simplement parler de sa voix, il faut quand même signaler que c'est grâce à cet alboum dont la fringuante pochette et le titre d'une subversive débilité toute américaine qui deviendra la marque de fabrique de Marylin Manson m'ont tapé dans l'oeil au temps où j'étais plus branché Umbra et Imago que Type O, qu'on a pu avoir droit à du rock grésillant de gros goth crispé chez les C.D., avec une basse bien ronronnante, un batteur qui joue sur couscoussière cabossée, des grattes bien crépitantes comme des krisprolls frottées sur une brosse à métaux, sous-titré "du lien évident et fascinant entre batcave et noise rock, qui ne sont que deux proches sous-catégories du post-punk" par un historien fictif qu'on appellera Bernard-Henri Bouquin et qu'on imaginera en levy-tation sur son rocking-chair en haut à droite de l'écran avec des grosses lunettes de lecture vissées en bas du pif ; un skeud exquisément bonnard vous l'aurez saisi, avec des ptits bouts de gothspel presque incongrus style Only Built 4 Cuban Linx par la diva corbette en plastique Pall Mall Demone et, donc, comme je le disais plus haut et pour les binoclards que ça daigne intéresser (ceux qui connaissent au choix Noise Mag ou Nextclues), avec en bonux cadeau un bout d'Oxbow comme une cerise sur la tarte aux becs de corbeaux confits, casé dans un coin, tellement évidente affiliation que mon cervelet ramolli par l'eau-de-vie vient tout juste de la capter, alors que ce fût mon premier Christian Death et donc le meilleur... ce doit être en piste 3 il me semble, vérifiez je suis pas sûr...