Depuis juillet de l'année dernière, j'poste plus sur ce blog. Flemme. Rien à foutre. Ou alors j'ai compris que mon seul avenir textuel était dans le business archivesque du sombrex, à dérouler du hip-hop comme un poinçonneur sans cerveau. C'est justement une de ces chros - et pas la mieux torchée loin s'en faut - qui a aiguillé un lecteur bien spécial vers un des disques de peura les plus membrés de la basse que je connaisse. Moment historique les enfants : Gégé -ui ui je parle bien du VRAI Gégé de Satan Owes Us Carbure, pas la vulgaire copie taiwainaise que j'ai honteusement délivrée à mes heures scélérates - a kiffé une de mes recommandations, et décidé de m'offrir un featuring. Bon, en même temps j'en fais tout un plat, mais c'est un petit peu normal non, d'être polis entre gens bien élevés ?... A la lecture, gredins et vipères.
BIG L - Lifestylez Of Da Poor & Dangerous
Autant le dire de suite : Big L n'a pas un charisme vocal étourdissant. Disons-le, il a la présence d'un second, voire d'un troisième rôle. Et ce n'est pas un mal. Lifestylez est un film, entre noir et docu, qui serait intégralement tourné à hauteur mi-surplombante, toujours légèrement distant, toujours centré sur un second rôle, second couteau, pas trop charismatique, pas trop attachant, pas trop imposant, le perdant parfois de vue en s'attardant en route, le retrouvant qui vit comme devant, sa suante vie de laborieux. Dit comme ça, moi, ça me ferait vachement envie de le voir, le film, si je n'étais déjà en train de l'écouter dès potron-minet. Le susdit terne personnage s'y mélange d'autant mieux à la foule industrieuse des featurings, les autres rôles-passants qui font l'épaisseur de l'histoire ainsi qu'il convient, toujours à cette façon qui a l'humilité du jeu collectif, sans démonstrations individuelles pour trop saillir, il s'y fond dans la touffeur trouble des instrumentaux. Car un bon film, c'est une solide ambiance, par-dessus tout. Et ça, vous pouvez me croire qu'il y en a ici et pas qu'un peu. Tu prends Mobb Deep, tu prends Kill the Vultures, tu prends Cypress Hill : tu ghettoblastes le tout à des endroits stratégiques dans la nuit moite et aigre d'un dédale des rues les plus décrépites de la Nouvelle Orléans ... Eh ! il peut s'y passer ce qu'il veut, ça fait déjà forcément un film. Il a même pas besoin de s'y passer grand chose d'acrobatique, pour que ce soit fascinant, Lifestylez porte bien son nom, c'est le grouillement de vie, tranquille et prédatrice, d'une nuit d'été où s'affairent toutes sortes d'insectes stridulants, chuintants et chafouinants, dans leur environnement naturel, une tiède soupe d'air seulement brassé par les menaçantes flexions des basses, et leur rugueux rentre-dedans. Un peu ! que tu veux le voir - ce film-là, tu veux t'endormir, pesamment, devant...
Gégé