mardi 5 avril 2011

Black Swan (Darren Aronofsky, 2010)



Ici, il y a presque tout pour faire fuir l'homme de goût normalement constitué. Et croyez-le ou non, l'incongrue pseudo-racaille qui fût jadis un De Niro made in taiwan tout à fait convenable chez Kassovitz, reconvertie en sinistre prof de danse à col roulé, n'est pas le plus épais des postillons aronofskiens éclaboussant le plastron de la grâce - disons qu'il participe modestement à un tout de médiocrité affichée...

Comme je l'ai dit ailleurs et pour vous donner un aperçu fidèle de mon ressenti, Black Swan n'est qu'un remake racoleur et gogoth de La Pianiste de Haneke, agrémenté d'une pincée de mauvais Polanski, que ce soit au travers d'hallucinations complètement ratées et indigentes ou de la trame (qui se veut d'après ce que j'ai cru comprendre un crescendo vers la paranoïa), sauvé par ses rares mais efficaces scènes de touche-pipi, et sûrement pas un film glauque ou trouble comme j'ai pu le lire ça et là. A moins que Natalie Portman ne relève à vos yeux du trouble ou que les pubs "try to remember" pour Carte Noire figurent dans votre panthéon du morbide.

Du début à la fin, ce film est à l'image de son actrice principale : navré et navrant, comme ses gamines qui pleurnichent dans les jupes de maman pour avoir leur premier cellulaire, à un âge où le goût d'une bitte relève de l'insoupçonnable. Inutile de se fatiguer les nerfs à gueuler dans pareils cas, père et mère le savent tous deux : une petite gifle sèche et humiliante sur la joue rosie, et il n'y paraîtra plus.