mardi 8 février 2011

Darkness (Jaume Balagueró, 2002) / Los Sin Nombre (Jaume Balagueró, 1999)


Le Darkness du très attachant Balaguero est un bon gros nanar à peine déguisé en summum de la terreur pure (la scène du découpage de patates hystérique symbolise très bien tout ça), qui pille maladroitement Shining en ayant à peine le niveau d'un fond de tiroir de la vague asiatique des "films de fantôme". Je sais pas ce qui m'avait laissé une impression plutôt positive la première fois que je l'ai vu (bien que j'aie déjà senti un potentiel involontairement comique assez poussé), peut être les seuls trucs vraiment bien foutus : le travail assez énorme sur le son et les ombres & lumières, et l'idée du tableau avec les trois vieilles (les bigoudènes de la pub Tipiak sans leurs coiffes ?) qui sont vraiment le seul truc inquiétant. Le père est grotesque, la mère insupportable, le gosse interchangeable avec n'importe quel mouflet des garderies spielbergiennes, et la jeune ado un sosie tiédasse de Jennifer jason leigh période JF partage appartement... 


On est très en dessous de la Secte sans nom (Los Sin Nombre/The Nameless) que j'ai revu dans la foulée, et qui malgré ses longueurs reste une des tentatives du genre les plus glauques : le concept du "mal absolu" ou de "l'ultra-evil sub-satanique pur à 100%", qui a toujours été le crédo du très naïf et attachant Jaume, y était bien mieux (et bien plus sournoisement) exploité, et l'ambiance laissait vraiment une sale odeur derrière elle, longtemps après le générique. Le tout baignait comme Darkness dans un occultisme de série B, avec des méchants qui une fois décrassés de leur attirail "réseau pédophile / secte nazie" auraient fortement ressemblé à ceux des albums de Tintin, mais quelque chose de vraiment dégueulasse s'y tramait., on se laissait prendre, on y croyait. Si la conclusion de chacun des deux films se vaut question "sombritude" ou "evilness", leurs deux génériques respectifs, très semblables dans la forme mais pas du tout dans l'effet qu'ils produisent, traduisent bien le gouffre qui les sépare : celui de The Nameless frôlait dangereusement avec le cliché fatiguant du générique à 'flashs chocs fragmenté' (ou FCF) en restant terriblement malsain, celui de Darkness plonge les deux pieds dedans.