dimanche 19 septembre 2010

2012 (Roland Emmerich, 2009)



Pas aussi con que je m'y attendais - donc décevant. Pas aussi laid que je m'y attendais - donc décevant. On a bien sûr l'habituel lot d'abrutis illuminés, les seconds rôles purulents de vulgarité chers à Emmerich (ici un gros porc de milliardaire russe et Woody "Mickey Knox" Harrelson en hippie annonciateur de l'apocalypse), on a bien sûr le bon dosage de larmoiements tellement poussifs qu'on en sentirait presque l'odeur, mais la sauce est fade, le beauf manque cruellement de relief, de saveur, de punch - et Cusack reste une véritable quiche, mmmmh... moi je vous le dis mes agneaux c'est bien simple : cet acteur - dont les sourcils et les expressions semi-ahuries semi-risotto justifient pleinement l'existence des mots 'génocide', 'holocauste', et 'défiguration par l'acide' - me rend à chacune de ses apparitions tendre et compréhensif à l'encontre de Hugh Grant et Vincent Cassel.
Ça, ça s'appelle une insulte pachydermique.

Pachydermique aussi, ce titre soit-disant blagueur placardé en 4 caractères massifs semblant vouloir nous piétiner les mirettes - mais révélateur, par sa sobriété faussement monolithique en vérité, du manque d'imagination de notre teuton mégalo chéri (ou mégalo teuton chéri, ça marche aussi). Moins impressionnant que Godzindependance Day, malgré des scènes d'explosions outre-nimpesque et de sympatoches tours de grand-huit à travers monts et buildings en état de désintégration imminente (on en profitera évidemment qu'à condition d'avoir un écran de taille idoine), moins pharaonique que Stargate (c'est pas une question de  teneur en pharaons, non),  moins avalanchesque que The Day After, tout ça est en réalité un condensé très lisse de ce que ce brave Roland sait faire avec son pognon: démolir des villes, ratiboiser des montagnes, faire jouir les océans à coup de tsunamis plus grands que ma bitte au repos - et préserver tant que faire se peut dans ce gros bordel les gentils toutous, car le chien est le meilleur ami de l'homme m'a-t-on dit quand j'étais petit... En fait, même niveau FX et action c'est pas terrible : une fois passés les séismes et volcans tout ça est bien pépère, et Quiche Cusack se fait même voler la vedette (qu'on imagine sans peine du genre à amarrer plus prêt des sorties d'égout que de StTrop) par sa gamine, pas la vraie hein celle du film, plus insupportable que les chiardes de Spielberg, une de ces crevettes couineuses chères à Hollywood dont le potentiel à générer des pulsions infanticides semble intarissable - quelques mantras de mésange ébouillantée par de l'huile à friteuse auront fini de m'achever dans ma terrible et implacable certitude : mon bon Roland, tu ramollis sérieusement du gland.