mercredi 19 mai 2010

Society (Brian Yuzna, 1989)



Chez l'Oncle Brian, horreur rime avec malsain, dans un écrin de cellophane, toujours. L'horreur dans l'habit du commun livide et ordinaire, celle qui surgit comme un lardon faisandé dans une atmosphère de fadasse guimauve à la Melrose Place.

Ceux qui comme votre humble serviteur furent quelques peu choqués à la vue du Dentiste et de ses scènes farouchement gore paumées dans un trip nauséeux entre le soft porn et le psychosocial US de plus bas étage, ceux qui préfèrent Bride of Re-Animator au premier, ceux-là savent sans doute déjà de quoi je parle. Les autres peuvent continuer à lire, mais ils devront d'abord aller acheter un plat de lasagnes Tricatel micro-ondables et m'ingurgiter ça à même le clavier (tout en lisant, ça coule de sauce).

Je reprends : même si Yuzna (un patronyme aussi laid que ses films, vraiment) n'avait pas de style quand y'a pas de sang à l'écran ou un truc crade à se mettre sous la dent, il assurait le spectacle imaginatif quand il s'agissait de laisser les choses partir en testicule. Yuzna, c'est un peu ça : une esthétique de téléfilm M6, des acteurs de téléfilm M6, mais quand il veut poser de la scène choc qui défouraille mémé, il sait faire le Brian, et son Society à l'affiche ragoutante s'inscrit complètement dans la logique de ce feeling de salopard imprévisible, à savoir qu'il se passe rien ou à peu près rien. Exit l'analyse méticuleuse du background subversif  qui contribuera entre autres éléments anecdotiques à conférer à Brian sa réputation usurpée d'auteur "B" sous-estimé, gnagna, en gros le concept se limite à une énième variante paranoïde des Profanateurs de Sépultures, à savoir "ils sont parmis nous et y'a que moi qui sait" dans laquelle le show-business et les politiques  et tous les richards sont en fait une gigantesque secte d'aliens organisant des partouzes et des sacrifices rituels dans leurs manoirs (et juifs, l'étoile de David en douce, tu croyais que ça se verrait pas hein mon Brian, subtil salaud va)  - passons au synopsis tant attendu si vous le voulez bien.

Un jeune trou du cul des classes favorisées de Beverly Hills (incarné par une futur star d'Alerte à Malibu, ça s'invente pas) zone dans le quartier de la belle famille en ayant de plus en plus la sensation que les gens qu'il côtoie, jusqu'à ses darons, sont pas très très normaux, que la soeurette à l'air d'être une belle petite catin tordue qui se fait enfiler en douce par le paternel ; tout cette partie enquête et mystères mystérieux dans la jet society se déroulant sans qu'il se passe rien sinon quelques visions paranoïaques à base de limaces et de contorsionnistes, et la présence d'une grosse dame mangeuse de cheveux, probablement sortie d'une pochette de Supertramp, dirons-nous pour orner d'un peu de culture ce sobre compte-rendu.

Et puis enfin, après une heure et quelques de pas grand chose (avec quand même une bande-son toute en synthés cotonneux à la 9 semaines et demi, fort adéquats), le miracle tant espéré arrive alors qu'on  ne l'attendait plus, dans d'ultimes minutes au parfum d'ultime - qui m'auraient inspiré bien plus que cette minable antanaclase si je n'étais pas épuisé de ricanements spasmodiques m'empêchant toute tentative de fluidité et de clarté textuelle à la simple pensée de ces images... (reprend sa respiration et lance le bousin)


Pssssshiiiiiuuut ! on ouvre grand les vannes du n'importe quoi, dans une partouze orgiaque de mutants cousins illégitimes de la Chose de Papy Carpenter, où les têtes et les, euh, membres, se mélangent gaiement, où un avant-bras extensible va s'infiltrer profond dans le colon de la victime et la main intrusive ressurgir par sa bouche avant de lui crever les yeux avec l'index et le majeur comme qui rigole, tout ça en gardant le cigare au bec dans une pose à la Churchill, et tout ce beau monde baisant et léchant l'huile de colza sur les corps difformes recouvert d'FX gores à base de lasagnes et de peau de poulet tex-mex enduite de saindoux, le tout au travers du filtre rouge AOC toujours efficace quand il s'agit de donner du piquant à l'insalubre et au poisseux. Bref, des histoires de cuisine en huit-clos. Et rien que pour ça, on tire son chapeau en peau de couilles de foetus au Screaming Mad Georges, l'artisan des maquillages, et son sens inné du visqueux plus visqueux que le visqueux.

Mmmh. Bon.

Ces menues broutilles évacuées, passons à l'essentiel si vous le voulez bien :


LA TÊTE DE CUL

 

Et là, je dis attention.

Je dis danger.

Je dis coup-fourré et manigances.

Je dis bad joke de très très bad taste.

Je dis mon Brian, petit cachotier !

Je dis qu'il va falloir faire le 3615 Claude Corti, dare-dare...

Je dis surtout qu'on m'avait pas prévenu, moi, quand j'ai acheté le DVD pour une misère croyant tomber sur de l'horreur flippée bien traumatisante. Les jeunes ont le droit de savoir, merde ! Enfin merde... j'me comprends. Mais MERDE ! Si j'avais eu la force de rire, j'en aurais pété, et ça m'aurait fait la semaine. Mais j'ai été scotché, bouche et tous orifices bés (le masculin de bée, jdis ça parce que mon correcteur d'orthographe ne l'accepte pas... mais on l'encule) - proprement scotché ! Voyez-vous, c'est typiquement ce genre d'heureuses surprises qui me feront toujours claquer un peu de mon oseille dans des séries B ou Z dont personne ne veut sinon les geeks demeurés de chez Mad Movies (pour qui j'ai toujours du respect croyez-le bien, vu que je suis comme ces joyeux abrutis à peu de choses près, l'équivalent cinéphile du fan de death metal régressif en quelque sorte), ce genre de révélations picturales qui m'ont appris que la mère de Forest avait presque raison, parce que la vie, c'est comme une boîte de crottes en chocolat.

Je dis qu'on aurait pas du me prévenir, en fait, sinon l'effet aurait été neutralisé.

Et je me souviens d'une de mes madeleines de Proust (ou plutôt d'un de mes ravioli de Proust, ça colle mieux - et littéralement aussi, tiens ! et pourquoi pas Marcel PROUT, tiens) c'est à dire des vieux Newlook que je chouravais au paternel dans sa penderie (le vieux poussait au vice : ses chaussettes étaient mieux cachées), ceux dont les pages les plus intéressantes étaient collées entre elles par ce que j'imaginais en bon pré-pubère naïf d'alors être de la colle Cléopâtre (celle qu'on sniffait ou mangeait en maternelle), ces collants Newlook donc, disais-je, qui étaient ornés - ce qui m'intéressait alors le + - de plantureuses salopes, et entre deux romans-photos de Lova Moor et une interview de Vanessa Demouy, j'y avais entraperçu d'horribles trombines - celles des films de Clive Barker et ses galleries de freaks en latex, et surtout les immondes jet-setters mutants en peau de lasagne du père Brian ; et jme suis toujours fantasmé des choses abjectes, malsaines, le genre de truc qui me salirait la tête s'tu vois cque je veux dire moussaillon... et j'avais raison sur toute la ligne, sauf que je me serais jamais douté qu'il existait aussi une face de fion, une vraie, qui parle et qui gigote !

C'est vrai qu'on en apprend tous les jours, nom d'un rectum farci.

En espérant que tout ce vocabulaire culinaire vous aie donné grand faim, mes perdrix chéries...

lundi 17 mai 2010

Ain't no cure for nostalgia, but don't worry about my health, I just needed to bring your more informations about my orphan disease called eightiesophilia to exorcise my deeply secret feelings, giving you only two vids - and a little bit of personal logorrhea (nobody's perfect) - that will say more than any words, they contain what I regard as the 2 best new wave hits (because they're only two and that's the way it is dear droogs, so please shut up, stand still and learn french before reading cause my ability to translate from a language to another is subject to controversity, and, if you really wonder, I don't give a fuck you do not understand a word within what I wrote with my usual and unique damaging poetry (no double entendre intended), because if you listen (and I mean FULLY listen) these delightful treasures from a lost age, my mission will be accomplished)

1 - MICK SMILEY - Magic

Mick Smiley est le plus grand rocker des 80's. Mick Smiley a inventé le "2 tubes en 1". Mick Smiley a une discographie énormissime : 1 seul morceau à son actif (en 2 versions certes, d'ailleurs n'écoutez jamais l'originale ni ne voyez son clip ; mais bien celle de Ghostbusters, qui se passe très bien d'images), un seul tube qui en dit plus long que n'importe quel album. Mick a eu la chance d'avoir son ultime hit propulsé en première ligne dans le fantastique nanar mainstream de Reitman (j'avais pas la BO complète gamin mais le single de Ray Parker Jr. en 45, et j'ai du attendre des années pour savoir comment s'appelait cette voix crevarde qui me hantait alors, rampant à la sournoise dans l'atmosphère au moment le plus hallucinogène du film - quand Sigourney a les cheveux qui flottent en l'air au ralenti et que tout plein de nuées rose flashy malsaines viennent strier le ciel de Manhattan, remettez). Mick était un génie mystérieux, un Ric Ocasek de l'ombre, une sorte de Patrick Hernandez de la 4ème dimension dans le concept du "je ponds 1 tube et jme casse en te laissant mort lobotomisé", sauf que lui n'a pas du amasser assez de royalties pour se payer un bout de piscine, alors que son truc se scotche au cerveau illico.. Mick a disparu depuis, et sa fanbase, invisible mais assez consistante, a monté un Myspace pour retrouver (désespérément) sa trace. Mais Mick est-il humain, en fin de compte ? Je ne crois pas... je ne sais ni ne devine... je ne veux me poser la question... La conception même du morceau confine à la vision ultime de l'esprit d'un concepteur pop dérangé : d'abord le Smiley, ensuite le Mick ;  ça commence comme du Fine Young Cannibals inoffensif à refrain niais, avant de muter - pile au milieu - en une espèce de version psycho de la première moitié, la version 'Magic' donc, celle du Mick qui faisait la midinette deux minutes plus tôt, avant de passer de l'autre côté du miroir, comme un serpent vicieux dans la garde-robe de Pat Bateman.
I Believe It's Magic.



2 - RED 7 - Heartbeat

Comment faire du Peter Gabriel circa Red Rain/Don't Give Up en ayant une dégaine à la Lavilliers ? Envoûter par un refrain pur sucre ("quand j'écoute Heartbeat, j'ai la bitte hard" dixit un certain Johnny Aiwassman) avec Michel Berger aux fûts ? C'est très facile.. encore faut-il connaître la choré et les gestuelles sur le bout des mitaines. Et avoir un bon décor industriel et une femelle à chevelure adéquate ; nous parlons de new wave dans le sens le plus pur, mes ptits loupiauds... En bonus, le secret people caché découvert après moult écoutes ravies de la BO de Manhunter, et la logique quelque part (les goûts et les couleurs de votre serviteur), c'est qu'un certain Rutherford était derrière, le coquin... mais trêves de mots...

samedi 15 mai 2010

Rattus Norvegicus (The Stranglers, 1977)


Le meilleur album des Stranglers avant leurs phases successives Kraftwerk, Beatles et Roxy Music ; le plus britannique, canaille, sale, le plus jeune en termes chronologiques, mais le plus adulte, en termes de feeling tout simplement. Quel sublime salopard ce Cornwell, vraiment. Princess Of The Streets est leur pire ballade, et Peaches mettrait à l'amende un bon paquet de MC's graveleux qui se veulent menaçants, tout ça sans  le moindre effort, avec un posé et une morgue hérités de... dieu sait qui. Alors quand je lis certains journaleux qui vécurent la sortie, comme quoi les punks les raillaient à cause de leurs claviers Doors et de leurs pépère attitude (de leurs âges tout simplement : être catégorisé punk à plus de trente piges en 77, ça devait faire ricaner), jme demande si c'est pas des bobards tellement ce truc suinte un fiel épais que n'ont jamais été foutus d'avoir blinde de leurs compatriotes d'alors, un mépris pur jus, dans la voix surtout en effet, faut dire qu'ici ça crie pas de loin derrière une bouillie informe de guitares cheap, ici la voix on l'entend bien, dans le micro, limpide, elle est bien mise en avant, et on comprend bien ce que le gars il dit, en articulant bien les syllabes. Pis une pochette pareille, si ça sent pas la grosse menace à peine larvée, dis-voir un peu...


Duran Duran, (Duran Duran, 1981)



Duran Duran ? Tu veux dire l'album ? La version costard-foulard des Stranglers ? Mais ouiiiiii, ça y est, ça me revient !

Event Horizon (Paul W.S. Anderson, 1997)


Entre vous et moi, pourquoi se casser le cul à décrire un nanar aussi cosmique et culte sur un blog aussi soyeux, quand on le fait mieux que vous ailleurs, en résumant tout ce qu'on en a pensé d'une manière on n'peut plus fluide ?

http://www.lumiere.org/films/event-horizon.html

Je vous le demande ma bonne dame !

vendredi 14 mai 2010

Ecstasy (The Essence, 1990)


Dixit le goth refoulé quadragénaire qui a pas mal bivouaqué dans les années 80 et m'a fait découvrir Nephilim, T21, Norma Loy et autres saletés, ce groupe hollandais pouvait être perçu à l'époque comme le seul bon "Cure du pauvre". Indépendamment du fait que j'aime ce disque car je l'ai découvert alors que je digérais tout juste Disintegration et que j'abuserais aisément des adjectifs galvaudés "nocturne" et "mélancolique" pour le décrire, j'avoue que The Essence ne fait que du Canada Dry de Cure, jusqu'au chanteur Bobby Smith de service (écoutez donc Angelic, voir si ça vous fait pas un pincement), sans le côté malsain et viscéral, sans personnalité assez marquée pour rehausser un peu l'intérêt qu'il pourrait susciter chez le goth, mais avec une putain d'ambiance malgré tout. C'est de la contrefaçon, et j'aime...

jeudi 13 mai 2010

Orphans (Peter Mullan, 1997)



Pour ceux qui auraient raté le meilleur film de Danny Boyle, Peter Mullan c'est le truand de Petits Meurtres Entre Amis qui torture des innocents en les enfermant dans un congélo ou en les noyant dans une baignoire, avant de maugréer un truc genre "enculé de sa race" un fois le quidam sus-cité canné dans son bouillon. Bref le genre de tronche qu'on oublie pas facilement.

C'est aussi le gars qui a fait Orphans, un genre de comédie noire bien terne et amère comme seuls les écossais et les angliches peuvent en pondre, délestée de toute inoffensive subversion façon US, juste cruelle. Et d'une singulière laideur, comme Glasgow qui lui sert de décor, paraît même qu'on a fait difficilement plus représentatif dans le langage et l'atmosphère selon les gens du cru. Enfin tout ce beau speech est torché sur base de souvenirs qui commencent à dater, ptetre qu'en le revoyant d'un oeil moins impressionnable qu'alors je me dirais que j'ai encore exagéré, ou ptetre pas, mais j'me souviens bien assez de cette galerie de losers patentés et de l'ambiance morne à la Bloody Angels (un autre truc  insalubre à matter si vous l'avez toujours pas fait), pour pas avoir spécialement envie de le revoir. De ces scènes peu orthodoxes entre les zonages parallèles de la petite famille, du portrait façon chronique de Ken Loach frelatée des classes sociales défavorisées bougonnant dans leur crasse au milieu de leurs briques rouges, des symboliques religieuses pesantes disséminées ça et là, de l'acteur tristouille qui jouait le padre de Billy Eliott, sorte de Ed Harris à la bouille anxieuse, qui traîne ses guêtres au milieu et veille dévotement sur la dépouille de sa mater, et de son frangin, sorte de jeune sociopathe à coupe sixties en plein deuil qui se fait chambrer par des poivrots avant d'aller maugréer dans les chiottes du bar en mûrissant une vengeance au fusil ou genre, bref le style d'humour noir plutôt gris qui fait pas vraiment rire voire pas de trop ou pas du tout, et qui te laisse comme un vieux gout âcre au coin du palais, un peu comme Shallow Grave finalement, ouais, le genre de film qu'on présente comme "désopilant" sur les affiches, ou quand on l'a jamais vu et qu'on s'est fié aux retours des spectateurs d'outre-manche, qui n'ont pas vraiment la même notion de l'humour que nous autres sympathiques grenouilles c'est le moins qu'on puisse dire.

Pour l'info pratique inutile, le DVD se trouvait facilement pour le prix d'un paquet de 10 quand ça existait encore, dans n'importe quelle grande surface miteuse.

mercredi 12 mai 2010

Halloween II (Rob Zombie, 2009)


La première chose qu'il faut signaler au cas où certains se poseraient encore la question : Rob Zombie est le chanteur de White Zombie. Rob Zombie est un fan d'horreur bis. Rob Zombie est le fils illégitime d'Alice Cooper et de Al Jourgensen. Rob Zombie n'est pas - et ne sera probablement jamais - un réalisateur. Même s'il a été capable de pondre deux films sympathiques, ce mec ne sait pas filmer, a les plus grandes peines du monde à créer une atmosphère, et n'a probablement jamais lu la définition des mots "homogénéité" et "post-production" dans un dictionnaire.

Et H2 est son plus mauvais film à ce jour. J'ai été aguiché par l'affiche très cool - j'ai fait l'erreur monumentale de croire que mes 20 reu seraient amortis. C'est un gros torchon. Un torchon intéressant, parfois singulier, souvent punk et totalement en roues libres, mais un torchon quand même. Il paraît que le director's Cut est encore pire que la version que j'ai vue. C'est sans doute vrai, même si j'ai du mal à le croire.

J'avais vu d'un oeil peut-être trop tolérant le premier remake de cousin Zombie, malgré le fait que je sois un die hard fan de l'original car comme tous les fans je l'ai vu avant d'avoir 12 ans, j'ai toujours été partisan des remakes qui proposent autre chose, malgré tous les défauts, l'incapacité totale de ce mec à créer une seule vraie scène, le montage calamiteux, McDowell trop peu mis en avant, Myers interprété par un des frères Hanson en pleine période Slipknot... tout ou presque jouait en sa défaveur, et pourtant, j'avais salué l'audace du gros Rob a vouloir comme qui dirait intégrer à son univers rock'n'horror le mythe sobre et opaque créé bien malgré lui par l'Oncle John, en se foutant de savoir si ça plairait ou non aux amateurs du standard carpenterien, et en faisant mouche sur quelques scènes perdue dans un gloubi-boulga informe et aussi assuré dans sa démarche que les pas d'un parkinsonien sur un tapis de jogging en position turbo. Mais en voyant cette suite, je me suis dit que Rob y gagnerait beaucoup à continuer sur la lancée des Devil's Rejects au lieu de croire qu'il peut réussir à refaire Halloween, parce qu'il fait juste n'importe quoi, et que ça ressemble à rien. Il s'agit pas de remake, mais d'un délire perso déguisé en remake ; et même si tout ça prête à consternation, mes chers lecteurs et agneaux chéris, on peut se consoler en se disant que ça reste personnel, et ma foi assez orginal, même si encore plus mal fichu et mal filmé que le premier.


Cette suite, Zombie n'en voulait pas, mais on lui a gentiment demandé. Il l'a donc joué bâclage, a improvisé à mort sur le terrain, et quand on voit la tronche de sa bouillie de drogué, on comprend un peu mieux. Résulte un faux-remake pataud et brouillon, avec ses acteurs rock'n'roll à sale gueule typique en second rôle, parfaitement incongrus, que ce soit les adolescentes sans doute péchos dans son tas de groupies (mon dieu cette Laurie Strode ! On dirait ma soeur à un concert de Tryo, putain de merde), ou le shériff qui aurait plutôt sa place dans le rôle d'un fermier consanguin, niveau casting, le film évoque plus Sheitan que Texas Chainsaw, et qu'importe la présence d'un sosie néanderthalien de Nick Cave très karacho, c'est franchement désagréable à voir. On passera sur la teuf gogoth qui vient comme un poil pubien sur la soupe aux potiron, en constatant juste que le gros Rob n'a manifestement plus rien à cirer du mythe ténébreux et va jusqu'à faire de notre Mike un grand clodo barbu à la Moondog (là j'avoue que j'ai eu du mal à digérer, quand même, même si c'est furtif et que j'exagère pour la longueur de barbe) quand il ne lui met pas une capuche de kaïra sur la tête du plus pathétique effet, et, gros gros point faible dans le tas de points faibles, mais sur lequel seuls les amateurs acquiesceront : il lui fait pousser des grognements de boeuf à chaque fois qu'il plante ses victimes - et ça, c'est vraiment craignos. 


Quid des points positifs ? D'abord, le côté rien à foutre qui apporte paradoxalement un charme façon "crotte-de-nez à la face du culte" par petites phrases gentiment démythifiantes ("Mike Myers ? Vous parlez du gars qui joue dans Austin Powers ?", ça j'ai bien aimé) avec sur la fin une tentative de scène tragique maladroite mais presque réussie quand le shériff découvre sa fille deader than dead dans la salle de bain sur fond de musique triste au piano. Puis les quelques scènes de mise à mort, qui sont assez bonnardes, catchy - à ce niveau Myers est plus proche d'un Jason Vorhees circa 87 que du boogeyman, c'est à dire un gros bourrin qui attrape les nanas par la tignasse et les claque contre les murs comme des petits chatons ou retourne des voitures à mains nues comme qui rigole. Ensuite, la B.O., forcément sympa quand on connait les goûts du bonhomme, un peu de MC5 par-ci, des miettes de Ace of spades par là (je sais plus quel morceau, ils se ressemblent tant), et le groupe de psychobilly fictif extra posé au milieu, ça n'fait jamais de mal. Et surtout,  la partie façon "critique de l'Amérique profonde" avec papy McDowell en Dr Loomis moustachu devenu businessman cynique et egocentrique, qui cabotine pépère sur les plateaux de télé en se demandant ce qu'il fout ici, dans des scènes très cool qui auraient méritées plus de place, tellement ce mec reste sous-exploité (et mal employé) depuis 30 ans. Le reste fait grand peine, et les scènes oniriques avec le cheval et Mme Zombie immaculée (je préférerais la voir simplement enculée ; effectivement, inutile de se forcer à rimer subtil pour si peu) sont parfaitement ridicules, j'ai rarement eu l'impression de pouvoir tourner et monter moi-même, en mieux, des scènes que je vois dans un film, mais c'est exactement ce que j'ai ressenti, tellement c'est filmé avec les pieds. Ni fait ni à faire, comme on dit dans ces cas-là. De toute façon quand je viens à causer technique dans une chro de film, c'est que l'oeuvre en question est sévèrement daubée, dites-vous bien.


Tout ce que j'espère c'est qu'à la prochaine il prendront un scolaire style Alex Aja, qui fera ptetre moins personnel mais plus efficace, et, je le répète mon gros Robert : restes-en à tes Rejects, tes House of the 100 Corpses, bref tes trucs de serial killer hippie au Cirque Pinder, c'est là dessus qu'il faut se focaliser, pas sur le business du remake, laisses ça à Michael Bay, va me réécouter un ptit Super-Charger Heaven et penses bien fort : JE PEUX Y ARRIVER. Bises velues.

Glass Candy - Nuits Sonores, Lyon, 12/05/2010



Pyromania (Def Leppard, 1983)


mardi 11 mai 2010

Frankie & Johnny (Gary Marshall, 1991)


Venant d'un mec qui a découvert Debussy grâce à Michelle Pfeiffer et sa façon de se brosser les chicots qui a du laisser perplexes bien des associations de dentistes, on peut s'attendre à tout. Best Romantic Movie ever ? Sans nul doute, mes agneaux, n'était cette promotion du préservatif aussi insistante que tâche (c'est une image hein) vers le milieu du film, pour faire genre responsable, tout est d'une redoutable efficacité, authentique, Pacino est gavant au début puis séduit peu à peu, Michelle est l'évidence même, fragile et cruelle, et belle comme toujours, les seconds rôles hyper caricaturaux (le copain homo, la vieille moche et la salope de service) assurent le côté comédie US gnan-gnan indispensable pour le système digestif de ceux qui ne peuvent pas supporter l'appellation "film d'auteur", et la fin tue sur place.

Il existe 3 catégories de cinéphiles romantiques : ceux qui considèrent Quand Harry Rencontre Sally comme le summum du genre (pour lesquels je compatis, croyez-le), ceux qui se masturbent devant Harold & Maud en cachette, et enfin la dernière, celle des petits salauds qui font mine de vouer un culte à Eternal Soulshine of the Stopstress Mind (le plus souvent pour alpaguer les étudiantes en art qui aiment ce genre de navets poético-créativo-sensibles) mais qui ne fondent en vérité que pour Frankie & Johnny In The Clair de Lune en le gardant jalousement pour eux, car pour eux, ce film incarne la justesse, la sensibilité, l'humour, les prises de tête et tout ce qu'il faut dans une bonne histoire de séduction et d'amour, sans facilités, sans faire mine tout est joué d'avance et ça va aller comme sur des roulettes - le tout dans un écrin Pretty Woman risqué mais pas contre-productif le moins du monde. A part Two Lovers, votre humble serviteur n'a rien vu depuis qui en approche la qualité, dans le genre. Accessible et subtil, c'est toujours possible.

Time To Burn (Giant, 1992)

Encore un de ces vieux albums (enfin vieux...) de radio hard extirpé de mes souvenirs rose bonbon, d'un groupe au patronyme lisse comme son son (je rêvais de la faire depuis un moment celle-là) qui a pas mal vendu en son temps en surfant sur la vague FM (en phase terminale, because grunge, alternatif, tout ça, on parle de 92 là) avec dix ans de retard sur VH ; et ce sans avoir ni chanteur charismatique ni guitariste virtuose ni personnalité, à part peut être dans les visuels. Autant dire, personne à remarqué et tout le monde s'en foutait et trouvait ça ringard, mais ça a pas mal vendu quand même. 

Le reste de l'album, je m'en souviens pas bien, à par que le premier titre était bien accrocheur et qu'il y'avait des moments un peu trop Aerosmith à mon goût (jamais pu les blairer, eux, dieu que c'est laid !) qui me bloquaient, entre les petits hits riffus pas piqués des hannetons et des slows fadasses... Mais alors Lost In Paradise, la pure ballade de lover : wooooooaaaaah, trop beau ! Prenez "Everything I Do" de Bryan Adams, pour l'esprit, les grattes sèches 'célestes' les plus cliché possibles, des touches de synthétiseur mauve dispatchées comme des petits coussins mauves confortables imprimés à l'effigie de Sophie Marceau, les paroles niaises indispensables mais qui en même temps amèneront le romantique éperdu à des questionnements philosophiques indéniables et une profonde introspection ayant pour issue fatale de l'envie irrépressible de brûler les photos de son ex-petite amie en pleurant à chaudes larmes sur le bord de la cheminée... et là je dis miracle : la magie opère, vous obtenez un genre de power ballad ultime, avec refrain idem. Mé-lan-co-lique !

lundi 10 mai 2010

B/E/A/T/B/O/X (Glass Candy, 2007)

It's time for an apéro... mh... voilà qui confirme bien à votre frère serviteur et ami que - plus encore que Digital Versicolor qui se contente d'être du Moroder vs Irene en + sexy et l'irrésistiblement sautillant Etheric Device - Candy Castle, avec sa petite gazelle toute chaude qui s'émoustille en étant à son summum vocal sur un tapis de synthés imitation cuivres Rocky Balboa aussi massivement putassier que du Laibach, est LE hit de cette charmante boîte de maquillage. C'est vrai qu'on a pas envie de lui dire No, à la Ida.

Frontiers (Journey, 1982)


Inutile de chercher à dresser des comparatifs journalistiques audacieux entre les albums de Journey, vu que je ne connais que celui-ci et une compile, tragiquement perdue avec mes albums de Ratt et Bon Jovi (et aussi Animals de Pink Floyd, mais c'est moins grave), à l'issue d'une banale histoire de cartons de déménagement.
Même si j'ai toujours eu un faible pour leur Hard FM à l'esthétique évidente de casque de moto 80's (regardez plutôt la pochette ; j'ai l'intime conviction - mais j'en aurais la confirmation une fois les autres esgourdés - qu'ils ont commencés à faire du bon en embauchant ce dessinateur) je n'ai encore pas encore décroché la maîtrise Journey et me dois de rester prudent sur ce que j'avancerai, au cas où j'en déniche un qui me fasse vraiment jouir sur moi et pas seulement taper du pied... nous dirons donc simplement que :

1. les claviers radioactifs de Johnny Cain déchirent, même si on sent le talentueux garçon bridé dans ses manipulations rigides de Korg et autres bécanes au profit des grattes bien propres, c'est du bon dubonnet.

2. Le charisme vocal de ce grand benêt de Steve Perry est équivalent à l'apparence  d'un casque de moto 80's (le genre intégral blanc sans visière avec des lignes bleu ciel latérales) et, plus accessoirement, ce con  a l'expression faciale d'un lévrier afghan.

3. 'Separate Ways' (sous-titré : "pourquoi Raven regrette de ne plus avoir de survêt de jogging dans son armoire") est un tube tellement imparable que le mettre en 1st position ne pouvait que rendre la suite timide aux oreilles averties : si vous n'avez jamais fantasmé de conduire une Honda CB 1100 sur le même boulevard de Detroit City qu'arpentera Rob Halford quatre ans plus tard sur sa Harley, je me demande bien pourquoi je me suis fatigué à racoler large à propos de mes Judas...

4. à l'exception de 'Edge of the Blade', justement très Judas Priest, et la power ballad scintillante-qui-tue 'Troubled Child' (sous-titré "Pourquoi Raven restera un irrécupérable amoureux des synthétiseurs eighties jusqu'à sa mort - et comment il arrivera à réaliser son rêve : concevoir un androïde clone de Patrick Swayze a partir d'une carcasse de Honda CB"), le reste de l'album, c'est du bon vieux stadium rock, sympa, sans être transcendant, entre les moments de slow bien carré et bien lisse pour draguer de la morue au bal des footballeurs en mode "officier & gentleman", et le bon vieux hardos FM basique à paroles basiquissimes presque aussi bien que du Van Halen, bref ça fleure bon le gros rock à papa au charisme classic style Status Quo ou Foreigner, avec un vulgaire encore un peu trop retenu à mon goût mais un côté prolover (contraction de prolo et lover s'il fallait le préciser) assez craquant.

5. Journey rime avec Sigourney.

dimanche 9 mai 2010

From A To B (New Musik, 1980)

Woooaaah, c'est donc ça, la joie matinale façon eighties ? C'est donc ça la new wave ensoleillée et sautillante des premières lueurs de week-end toutes mimi revigorantes, zébrée de fines lignes obscures, secrètes, abstraites... chhhht, n'en dis pas plus et laisse parler la fée dandy... Adieu les soucis ! Que l'édredon fût doux... presque autant que tes cuisses, ma puce... Bonjour jolis rideaux ! Laissez-moi vous ouvrir grand et profiter des rayons de l'aube... Bonjour petit croissant ! Dis à ta cousine la tartine que je l'aime et que je lui fais plein de bisous. Bonjour petit bol de caoua ! Que tu es mignon... bonjours chers petits moineaux, que vous gazouillez bien de si bon matin ! Venez picorer les tendres miettes de mon pain au milieu des jonquilles dans l'insouciance du printemps venu... youpi ! Bonjour chérie - mmh - comme tu sens bon le lilas et comme tu as les joues fraîches, je vais aller me badigeonner de lait de bébé et nous irons faire les courses et nous sentirons bon sous le soleil taquin, quelle matinée excitante ! Quelle gracieuse matinée...

Please (Pet Shop Boys, 1986)

Difficile de dire en quoi c'est le meilleur, p'têtre que Actually est mieux, p'têtre que la Reine d'Angleterre à sa petite idée sur la question, p'têtre que si j'étais pas né en 86 j'en aurais rien à carrer, mmmh, en fait on s'en fiche, il faut tous les avoir, les albums de ces 2 grandioses tatas, même Introspective avec son infecte déclaration d'amour aux Chihuahuas et ses rallonges foireuses, là c'est les origines, english dandy wave, auriculaire levé sur la tasse de lipton synthétique et tout le tintouin, nickel plastoc, touches de Yello stratégiques, avec un son hyper moderne et chiadé et précieux, du gros kitsch dangereux (Suburbia) qui fait peur encore maintenant et nous fait hésiter entre le dégoût inspiré par une vision fuschia des Filles d'à Côté et un travelling nocturne karacho en pleine séquence Adrian Lyne, mbref, West End Girls les mettra tous d'accord, le genre de tube implacable de classe qu'un paquet de jeunes loups actuels avides de succès se saigneraient les veines pour créer ; you think you're mad, too unstable... Je vais remplir mon aquarium de gin-curaçao et je reviens, ne vous éloignez pas des néons les enfants.

Fever Ray (Fever Ray, 2009)

The Knife, c'était sympa, de beaux albums gadgets arty avec 4 vraies perles new wave à se mettre sous le dent grand max, Silent Shout valait vraiment pour le morceau épo et Forest Families, et From Off To On et Na na na dans une moindre mesure, pourtant le présent disque est quasiment fait qu'avec des variations de From Off To On, bref le genre mélopée de papillon de nuit qui vient te câliner sous ton duvet, et je l'adore. Quand on connaît les expo d'art contemporain très expérimentales de la donzelle avec son frangin, le criard saoulant qu'ils pouvaient nous envoyer en faisant du mauvais Cyndi Lauper et leur façon de passer à côté du tube en gardant une forme d'intelligence prononcée tue l'amour, et qu'on ne voit pas trop le rapport avec Björk dans la voix de la miss, on se réjouit d'avoir enfin l'album homogène, tubesque, nocturne de bout en bout, bref enfin l'album dirons-nous, finis les tâtonnements et place au recueil tant attendu, en plus de ça le dit recueil est remplit avec rien que des titres qui méritent de faire honneur à la touche repeat... 12 titres. C'est comme The Knife, c'est du The Knife, mais en plus mieux fait, plus mieux accrocheur, en moins inutilement chiadé dans sa bizarrerie, avec moins de chinoiseries, plus de générosités dans les synthés veloutés, et j'trouve ça beau, foutrement addictif, vu que j'ai eu un mal de chien à en décrocher pendant une semaine, comme quand j'ai découvert Hounds of love, un peu... par contre quelle horreur cette pochette, elle m'a tenu éloigné à bonne distance la pute, z'auraient dû échanger avec celle de Silent Shout, ah ces scandinaves, quels déséquilibrés, vraiment.

samedi 8 mai 2010

Wolfen (Michael Wadleigh, 1981)


Ceux qui ne savent pas qui est Albert Finney méritent dans l'instant mon mépris le plus total, mais ils peuvent se rattraper.

Ceux qui désespèrent de trouver mieux que le sempiternel film de lycanthropes (so cliché) et rêvent de voir enfin une série B singulière et digne de ce nom à la hauteur de la classe du canis lupus, peuvent y aller les yeux fermés (façon de parler, hein).

Ceux qui ne ressentent rien devant ce poster et restent froids à la lecture des mots "nocturne" et "new wave" n'ont qu'à aller se faire mettre de la part de votre serviteur.

Ceux qui n'ont pas eu la chance comme moi d'avoir une môman et un pôpa assez intelligents pour appuyer sur la touche record du magnétoscope quand ce bijou aussi culte que secret fût diffusé sur Canal circa '90 sont pardonnés, et conduits vers la salle la plus proche.

Ceux qui veulent en savoir plus sur le temps de conscience du cerveau après décapitation peuvent s'instruire de façon ludique grâce au légiste black très cool et très eighties incarné par Greg Hines.

Ceux qui ont quelque dent contre ces enculés de colons d'outre-atlantique et rêvent d'un monde où les esprits Indiens reviendraient sous forme animale pour venger leurs familles violées et anéanties peuvent trouver quelque réconfort dans les bras de l'oncle Wadleigh.

Ceux qui ont kiffé Predator non pas pour les répliques peanuts de Schwarzie ou les dreads du champion d'accrobranche mais pour les gros plans en caméra thermique subjective peuvent déjà préparer la pizza 4 saisons et commander leur ticket pour la séance de minuit.

In the name of desire (Dieter Meier approved)

A méditer dans votre cuisine Schmidt



" Il n'est de tartine digne de ce nom que celle que la confiture veut bien choisir comme transatlantique. "

( Friedrich Nietzsche, Par-delà le beurre matinal )


" la vie est un chou dont on ne connaîtra jamais la teneur en crème. " 

( Confucius )

Zatôichi hatashi-jô (Yasuda Kimiyoshi, 1968)

Celui-ci n'est pas de Misumi, et pourtant il s'agit facilement un des meilleurs Ichi, même si souvent dédaigné par les aficionados au profit de ceux du maître sus-cité; un des plus classiques dans la forme et l'histoire mais un des rares qui soient vraiment homogènes niveau ambiance, et avec des personnages subtils (ce qui est loin d'être le cas des épisodes bankables et surtout bancals style Yojimbo vs Zatoichi, mal ficelés, caricaturaux) avec un Katsu plus finaud que jamais, multipliant les grimaces dont lui seul a le secret (ah, cette façon inimitable de mâchouiller son riz !) et les tours cocasses, privilégiant toujours la diplomatie aux démonstrations de force ; et s'achevant sur un ultime duel magnifique avec le ronin taciturne et élégant de service, d'autant plus magnifique qu'à l'issue personne n'est vaincu - peut-être le plus beau face-à-face de la saga (enfin dans ceux que je connais, c'est à dire les 14 épisodes qu'a laissé filtrer Wild side de part chez nous); l'intro nous montre un Ichi limite psychopathe, plus imprévisible qu'à l'accoutumée, car il n'hésite pas à couper deux malheureux filous qui lui ont juste fait une mauvaise blague (nombreux furent ceux qui se moquèrent de sa cécité avec infiniment + de cruauté et ne se virent répondre que par un sourire benêt, donc quand on connait un peu le lascar ça surprend), puis se révélant comme se sera de coutume dans les derniers épisodes plus complexe et fascinant que jamais, entre la farce et le tragique. Grand cru.

Extrait mythique du jour


Contextualisation : Matthew Lillard (dont on louera à jamais le potentiel 'grimace baveuse' et la capacité à tenir le rictus demeuré pendant de longues minutes sans avoir une crampe aux pommettes, pour un acteur de la catégorie Ryan Phillippe & consort c'est du lourd, cabotinage fort de théine eheh) s'adresse à Neve Campbell tenue en joue (qu'elle a angûleusement exquises) car elle a percé à jour l'idendité des 2 tueurs du campus (hey Skeet, la classe tes mèches ! tkt t'es le Johnny Depp de poche qui dépasse l'original en classe), les deux psycho boys ont comme qui dirait vidé le stock de coke du daron et s'en donnent à coeur joie pour faire peur aux filles innocentes, ça se passe dans Scream, c'est en 1996, c'est culte comme les Deftones, et si tu n'as jamais kiffé ce charmant slasher ado et ses rejetons honteux Urban Legend & I know what you did last summer, ça veut dire que tu avais plus de 16 ans à sa sortie, et que tu devais déjà être quelqu'un de chiant, 'spèce de connard d'adulte aux goûts originaux et raffinés.

(petite piqûre de rappel, hinhin... HIN HIN HIN)

Sonic Temple (The Cult, 1989)

Pourquoi Sonic Temple est-il le meilleur The Cult ? C’est une question à laquelle d’autres pourraient répondre mieux que moi, par exemple ceux qui préfèrent un petit Vision Thing de derrière les fagots à n'importe quel disque du Gun Club, bref des gens rares et de qualité. Dreamtime était comme du vieux Noir Dez’, plein de fougue juvénile & tout ébahi sur son canasson fougueux, délicieux. Love son petit frère, était à bien y regarder assez chiant, bancal, approximatif, même si la flamme était encore là, niveau galvanisant on était un gros cran en-dessous. Electric ? Je l’ai pas beaucoup écouté, à raison, cet album était sans doute la chrysalide nécessaire avant de se lancer dans l'aventure sensationnelle qu'on à ici… Il se trouve que j’ai découvert le groupe avec Sonic Temple, et qu’il reste encore et toujours le plus tubesque et le plus galvanisant de tous, le plus FM et en même temps le plus adulte, abouti, mûr, la faute à Bob Rock peut-être, qui donnera à ces gentils jockeys de Metallica le petit frère Range Rover de cette galette, le fameux "Black album", celui qui sert à pécho de la donzelle au poney-club et dont le potentiel morriconien a été honteusement sous-exploité. Que ce soit American Horse (ma préférée), l’épique Soul Asylum, et même ce Wake Up Time For Freedom Baby piqué à Bon Jov’, les morceaux de ce putain de disque s'évitent l'embarras d'être goth et se content de respirer, de crier, de donner l'envie irrésistible d'aller habiter outre-atlantique au milieu des plaines du Texas, transpirent d’une soif de liberté absolue, le souvenir ému des tribus indiennes toujours en bandoulière, bref c'est sublime. Les refrains font du bien par où ils passent, et les solos sont beaux comme tout. Il est possible de ne pas aimer, si on a le cœur tout sec et une sainte horreur des USA.

vendredi 7 mai 2010

Citizen Mondo


N'était-ce votre plumage, chère corbeaute
Ou l'indécent ballet de votre ramage
Qui titillent ainsi mes pulsions animales
Je serais parti depuis belle lurette...
Ne pouvant me résoudre à vous compter fleurette
Je vous culbute sauvagement dans les fourrés
Et une fois ma besogne accomplie
Vous laisse choir au milieu des branchages
Encore bouillante du plaisir dont je vous fît cadeau
Avant de partir dans un éclat de rire très karacho...
Arrivederci, amore, ciao.

Les beaux jours

Avec l'arrivée des beaux jours
Les seins de glace fondent lentement
Au gré des élucubrations de mésanges alcooliques
Le long des rivières dans le tumulte des fougères
Une gare, un champ de pétunias, et quelques billets verts
Ainsi est fait le monde
Ainsi est faite Dame Nature...
La cruauté des beaux jours est affaire de jeu
Donne moi ta main
Allons faire un tour chez l'aumônier
Il te déshabillera pendant que je lirai l'Ancien Testament à voix haute
Sous le regard bienveillant des chandeliers.
L'amour est ainsi fait...
As-tu déjà oublié ?

(Nobody mess with me when I drive my) Ford Mustaine